un mot une image

se retrouver dans certains endroits, comme ce fut le cas, certains autres soirs, certaines fois, retrouver le bonheur d'être là-bas

  on aurait dit deux pensionnaires privés de sortie...

  il y a ces jours tempête où tout ne ramène qu'aux Suds et à leurs silences

  j'aime autant arriver en Alsace, tout observer - et dieu sait s'il y a à observer - que j'ai besoin aussi très vite de m'en aller

  la journée comme une page, attendant d'être griffonnée, esquissée, raturée, comblée

  la table avait été déplacée sur le pré, les confitures de la grand-mère, le soleil plongeant sur la nappe à carreaux rouges et blancs

   je m'étais demandé combien de gens, depuis tant de temps, avaient pu l'occuper...

  est-ce la mort de la belle saison ? ou va-t-on à pas lents vers le prochain été ?

  le chien : 6h05 (les meilleurs jours); le premier oiseau : 6h19; le premier chant du coq : 6h55; et moi, je tente de m'adapter

  désirs de retourner là-bas

  ... ne rien aimer tant qu'entendre le premier pépier

  ... depuis une décennie, à chaque fois, il m'oppose une résistance farouche : toujours fermé, soit pour cause de Covid ou d'horaires d'hiver, soit en travaux, soit interdit aux chiens, soit à titre exceptionnel juste ce jour-là. Je dois me contenter de le connaître par ouï-dire et par photographie et l'observer du dehors armée de ma seule patience...

  cette année tout me plait dans le blême automne

  ... et je ratai ma photo dans la nuit étrangère...

  c'est sous le regard de Beethoven qu'elle commence peu à peu à se gentrifier